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Commerce mondial L'énergie et l'alimentation sujets "fondamentaux" (Thierry Breton)

L'énergie et la sécurité alimentaire sont des sujets "fondamentaux" pour l'avenir de la planète et doivent être traités comme tels dans les négociations commerciales internationales, a estimé mercredi 23 novembre le ministre français des Finances Thierry Breton.

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M. Breton, avec la ministre déléguée au commerce extérieur Christine Lagarde, faisait le point devant une délégation du Medef sur la position française dans les négociations à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), à trois semaines de la réunion ministérielle de Hong Kong. "Sur une planète qui compte 6 milliards d'habitant, qui dans 30 ans en comptera 50% de plus, l'alimentation va devenir, de même que l'énergie un problème absolument fondamental et crucial", a-t-il dit. Il a regretté que "le pétrole ne soit pas régulé par les règles de bonne gouvernance de l'OMC" et ne le serait sans doute pas avant longtemps et rappelé que le G7 s'efforce d'obtenir une meilleure coopération de la part des pays producteurs en matière de transparence et de sécurité de l'approvisionnement.

Côté alimentation, l'Europe a "la chance", de même que les Etats-Unis, de disposer d'une "plate-forme qui nous a permis d'avoir aujourd'hui les meilleures industries agroalimentaires". Or "la traçabilité, ça a un coût", a-t-il noté, appelant à cesser de "caricaturer, de ringardiser" la politique agricole européenne. "On comprend très bien que certains voudraient pouvoir pénétrer ces marchés, mais il faudra aussi avoir les mêmes normes de sécurité car ce sera une exigence de nos consommateurs. Cela a un coût et ce coût s'appelle la PAC" (Politique agricole commune).

Côté services, et notamment en ce qui concerne la propriété intellectuelle, M. Breton a plaidé pour que la France joue le rôle de "fer de lance" dans les négociations OMC, soulignant qu'elle a de "vraies industries" et un "vrai potentiel de marques et de brevets". "Sachez que nous serons à vos côtés pour vous faire entendre", a-t-il assuré aux délégués du Medef. "Même si on n'est pas, à ce stade en tout cas, totalement optimiste sur ce qui se passera à Hong Kong dans la mesure où je crois qu'il ne faut pas attendre de conclusion définitive sur certains sujets, il faut le voir à tout le mieux comme une étape indispensable", a-t-il estimé.

Invités à s'exprimer à leur tour, les délégués du Medef ont insisté sur l'importance pour eux des négociations de Hong Kong, rappelant que la France est le 5ème exportateur mondial et que l'industrie constitue 85% de ses ventes à l'étranger. Ils ont expliqué à Mme Lagarde leurs attentes en matière d'ouverture des frontières dans les pays émergents, insistant notamment sur la nécessité de faire baisser les tarifs douaniers et de lutter contre les obstacles non tarifaires. Ceux-ci sont parfois dissimulés sous un voile de "complexité administrative", ce qui entraîne manque de transparence et corruption, a déploré l'un d'eux, plaidant pour que les pays développés fournissent aux pays en développement une "assistance technique" en matière de gestion administrative.

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